Pages

mercredi 17 août 2011

Revenant récemment du Canada avec un transit sur les Etats-Unis, je me suis amusé, pour meubler le temps de la traversée Miami / Port-au-Prince, à feuilleter les différentes revues qu'on trouve en général dans les pochettes des sièges d'avions. Alors que nos faisions route vers Haïti, la revue touristique trouvée sur ce vol de la American Airlines (AA) et éditée par cette même compagnie, ventait les beautés de la Jamaïque, de la Barbade, de notre voisine la République Dominicaine et j'en passe. Pas un mot sur Haïti !!!

Cette compagnie aérienne dessert plusieurs destinations et est libre de promouvoir les contrées ayant certains attraits touristiques susceptibles d'intéresser les potentiels voyageurs à s'embarquer sur leurs vols vers ces pôles attirants. D'un autre point de vue, l'éthique voudrait qu'on ne vende pas sur un vol en direction d'une destination spécifique les avantages, les plages, la culture et autres de ses concurrents. Si tel est le cas, la destination desservie devrait aussi faire partie des promotions. Cependant, pour la AA, une question de "business". Toutefois, on ne peut les blâmer totalement lorsqu'on on connait les problèmes structurels auxquels fait face Haïti. Qu'aurait la AA à mettre dans sa revue concernant Haïti? En réalité, la démarche de la compagnie traduit l'irresponsabilité et l'inconscience de nos responsables politiques et touristiques sur les capacités et les valeurs de ce coin de terre. Le Ministère Haïtien du Tourisme devrait se pencher sur la question surtout que des destinations comme la République Dominicaine offre dans certains des leurs excursions, la visites des "bateys" où logent les haïtiens coupeurs de canne qui sont observés comme des bêtes en cage.

Pourtant, nous avons, je crois les plus belles plages de la Caraïbe, des grottes superbes, des monuments historiques de grande valeur, un carnaval unique en son genre, une culture extraordinaire, un peinture riche en couleurs, un peuple acceuillant. Rien de tout ceci n'est exploité à grande échelle par manque de vision globale à long terme car chacun fait son petit truc dans son coin. Nous devons apprendre à mettre en commun nos efforts, voir la forêt dans son ensemble et non quelques arbres uniquement.