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vendredi 3 décembre 2010

Entre Espoir et Désespoir

Aujourd'hui, il m'est difficile de pronostiquer sur l'avenir de ce pays meurtri dans ses entrailles par le séïsme du 12 janvier, torturé par le choléra apparu au mois d'octobre et tétanisé par des élections à l'odeur du "déjà vu" du 28 novembre.
2010 a été pour les haïtiens, une descente aux enfers dont ils ont du mal à s'en remettre. Au fond, ce que ce peuple résigné et affligé demande, c'est tout simplement la mise en route de la machine du progrès. Ce progrès, et ils le savent, ne pourra pas tout améliorer du jour au lendemain. Cependant, ce progrès est l'ESPOIR vers des jours meilleurs. Beaucoup hûmaient dans les joutes de novembre, l'air du changement et du renouveau... La campagne électorale a été suivi avec ferveur pour se faire une meilleure opinion sur les candidats et leur vision de la gestion des priorités du moment ainsi que leur politique pour le développement durable de ce pays. Chacun pouvait supposer les velléités de tel ou tel candidat. Des affiches de toutes les couleurs, les spots télé et radio à profusion, des meetings tenus sur l'ensemble du territoire, laissaient supposer une participation massive de l'électorat. C'était presque l'euphorie.
Dimanche 28 novembre : La foule ne s'est pas donnée rendez-vous comme en 2006. Dès le milieu de la matinée, les problèmes surgissent. En début d'après-midi, déclaration de 13 candidats sur 19 à demander l'annulation des élections. Point de presse du Conseil Electoral Provisoire indiquant que le scrutin se passe bien. Plus de US$ 28 millions engloutis par les élections, des morts, des blessés, gène de la communauté internationale, le gouvernement dans ses petits souliers, des électeurs mécontents. Pour tout résumer en un mot: DESESPOIR.
Entre Espoir et Désespoir, le sort de ce pays, de ce peuple, ne tient qu'à la volonté de quelques personnes qui n'ont jamais compris ou qui ne veulent pas comprendre qu'il est temps que nous nous prenions en charge et que nous fassions preuve de lucidité, d'humilité, de vision commune, de volonté. Ecartons les passions mal placées et les incapables. Ayons le courage de laisser la place à ceux qui ont les capacités de  mener à bien les affaires de ce pays pour prouver au monde entier que nous sommes des gens capables et non des "sous-hommes".

samedi 9 octobre 2010

La Grande Traversée

"Je me sers d’animaux pour instruire les hommes"
Jean de La Fontaine

Depuis la nuit des temps, selon des exégèses fondées sur certains textes sacrés, il est dit que Dieu, lors de la création de l’univers, après avoir ensemencé le vide des ténèbres d’une pluie de perles pour créer les planètes et les étoiles, tira, de cette nébuleuse qui se répandait dans l’immensité de l’espace, l’une de ces perles pour en faire un paradis. Il voulut que ce paradis soit en tout point exceptionnel ; un lieu de délices et de paix où le temps n’avait pas de limite et la vie point de frontière. Il le nomma Eden. Dans son infinie générosité, il décida d’y accueillir tous ceux qui, lors de leur passage sur terre, avaient accompli sa parole et observé ses commandements.

Il était une fois, un vieux renard, régent de son Etat, au déclin de sa vie, convaincu de s’être toujours soumis à la loi divine, voulut entreprendre la grande traversée qui devrait le conduire, en récompense de sa bonne conduite et de ses mérites, à la terre promise. Nul ne pouvait prédire le temps nécessaire pour l’atteindre, ni les épreuves à surmonter en cours de trajet. On savait seulement qu’elle se situait dans la constellation des illusions, aux confins de l’univers et que seuls les plus sages pouvaient y pénétrer.

Pour ce long voyage, le renard crut bon d’inviter ses pairs, chefs de village comme lui, à l’accompagner, en ayant soin de leur préciser les exigences du créateur. Et comme tous les appelés se disaient en état de grâce, la sainte croisière pouvait être planifiée. Elle s’amorçait sous de bons auspices. Un immense vaisseau, à l’instar de l’arche de Noé, fut prévu pour accommoder tous les passagers. Chacun mettait du sien à le construire. Ils étaient tous emballés à l’idée de découvrir ce lieu béni du Seigneur et de pouvoir y séjourner éternellement, dans une perpétuelle extase. Ils mirent tant d’ardeur à l’ouvrage, qu’en peu de temps tout était prêt pour ce voyage sans retour.

Le jour du grand départ, toute la communauté des animaux était présente pour souhaiter une bonne et heureuse traversée et la pleine jouissance de leur nouvelle existence à tous les heureux élus. De leur côté, ceux-là partaient avec enthousiasme, et le sentiment d’avoir un devoir à accomplir, car pensaient-ils, cette initiative devrait ouvrir, par la suite, la porte de l’Eden à tous ceux qui, comme eux, se montreraient dignes de la miséricorde divine.

Une fois tout au point, l’entreprenant amiral lâcha les amarres et s’engagea résolument sur l’océan mouvementé des incertitudes. A bord, se retrouvait un représentant de chaque espèce de la faune. Se côtoyaient de vieux copains qui se connaissaient de longue date et qui avaient beaucoup en commun et bien de choses, encore, à partager. Mais aussi, des ennemis séculaires qui se haïssaient et qui, en pareille circonstance, se méfiaient de la présence de certains "croisiéristes", vu que des contentieux les opposaient, et que jusqu’à date, ils n’avaient pas encore été vidés. Et comme disait la parole, seule la repentie des fautes commises pouvait garantir la réussite d’une telle entreprise. Cependant, les vielles querelles et les rancoeurs n’avaient pas disparu, bien au contraire, elles persistaient. Un malaise palpable s’était installé à bord, et peu de temps après le départ, les premières frictions se firent sentir.

Le premier à réagir fut le corbeau, qui rappelait avec luxes détails comment il avait été victime de la ruse du renard. Il confia avoir juré qu’on ne l’y prendrait plus. Persuadé que ce traître ne les conduirait pas à bon port, il manifesta clairement son opposition à être, par lui, mené. Du coup, il trouva l’appui de la cigogne qui fut à la même époque, elle aussi, victime d’une tromperie du même genre. Chemin faisant, les idées s’exprimaient et se clarifiaient selon l’expérience de chacun. Certains se positionnaient pour le remplacement pur et simple du commandant de bord. D’autres étaient contre, parce que disaient-ils, cela risquerait de compromettre le projet et conduire à la catastrophe. Des clans se formèrent, selon l’intérêt ou la perception de chacun. Tous les conflits semblaient vouloir se résoudre d’un coup. Ainsi l’agneau redoutait la cruauté du loup qui avait mangé, "sans autre forme de procès", son aïeul dans la forêt. La fourmi craignait les représailles de la cigale, pour ne l’avoir pas aidée dans un moment de grande difficulté. Toutes les victimes demandaient, alors, réparation pour les torts qu’elles avaient subis. L’atmosphère était à son comble, la pagaille régnait à bord et la panique gagnait les esprits. Les discussions s’animèrent à un point tel que l’écho des perturbations parvint à l’oreille du renard. Celui-ci, flairant le danger qui le guettait, engagea des pourparlers. Le Roi Lion fut désigné pour diriger une commission de négociation. Fort de son statut de seigneur des animaux, il accepta de mener les débats, espérant arriver à un compromis favorable à tous.

Se rendant compte de cette situation de grande confusion, certains opportunistes décidèrent de l’exploiter du mieux de leurs intérêts pour en tirer profit. L’ambitieuse grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf, disait qu’elle avait acquis suffisamment d’expérience pour mener à bien une telle mission. Le gorille, comptant sur sa force physique, se vantait de pouvoir soulever les montagnes. Le rhinocéros confirma qu’il avait, de toujours, durant des années, dirigé son troupeau d’une main ferme, et que de ce fait il avait acquis le sens du commandement. Le perroquet, bruyant parleur, mais non moins perturbant hâbleur, pensait que son discours prolifique pourrait être un atout majeur et un avantage certain, lors des débats. Le léopard avançait qu’il était le plus qualifié, car dans les bois il avait l’habitude de flairer le danger et de déjouer tous les pièges qui lui étaient tendus. Même le kok zenga pensait qu’il pouvait, rien qu’à la beauté de son plumage et de sa fringante allure, s’attribuer tous les suffrages.

Dans cette cacophonie, au cours de discussions qui n’en finissaient pas, tout le monde allait de sa superbe. Soudain, du tréfonds de l’infini jaillit une sereine voix, d’une troublante clarté et d’une incroyable puissance. La parole qu’elle charriait fit tressaillir toute l’équipée. Dieu dans sa magnificence venait de se manifester, pour rappeler à tous ces bruyants perturbateurs la règle d’or : «Seuls les sages et les pacifistes auront accès au paradis ». Sur ce, une violente tempête souffla brusquement l’embarcation et la fit tanguer dangereusement. Depuis lors on n’a jamais rien su de son sort. Qui sait dans quelle mer houleuse navigue t-elle encore ! Dira t-on, comme le fabuliste : « Adieu veau, vache, cochon, couvée » ?

Si pareil est l’égarement du genre humain face à ses déboires, on peut comprendre la réflexion de Victor Hugo lorsqu’il dit : «C’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas », et renchérir avec Raymond Aron, en admettant, tout en s’interrogeant:

«L’homme est un Etre raisonnable, mais les hommes le sont-ils ? ».

Pèlerin, juin 2010.
Robert Paret
paretrobert@yahoo.fr

mercredi 14 avril 2010

Belle appréciation d'une oeuvre africaine par Gérard Berrouet.

Cliquer sur le lien suivant pour la lecture : Tel un écrivain

lundi 1 mars 2010

Un Etat Responsable

Le Chili a récemment subi un violent séisme qui a occasionné de pertes en vies humaines et en biens matériels. Nous déplorons que ce pays qui fait partie de la force onusienne en Haïti soit lui aussi victime d'un tremblement de terre. Nous leur présentons nos sympathies.

J'ai lu sur internet que la Police et l'Armée chiliennes ont procédé à l'arrestation d'environ 55 personnes qui ont violé le couvre-feu instauré par le Gouvernement afin de prévenir contre les actes de pillage et de banditisme. Mme Bachelet, le Président chilien, a pris les devants avec son gouvernement pour non seulement établir le couvre-feu mais aussi pour le faire respecter. Ainsi, les forces de l'ordre ont été autorisées à sévir pour le bien de la communauté et la protection des investissement privés. Voilà un gouvernement responsable et soucieux de garantir les acquis de la société et des investissements publics et privés.

De notre coté, notre Président et son gouvernement, étaient peut être encore sous le coup de l'émotion car il y a eu absence totale de réactions. Beaucoup de nos compatriotes ont été sauvés grâce au dévouement de centaines d'autres compatriotes qui ont eu le courage de passer outre leur émotion pour secourir ceux qui pouvaient encore l'être. Aussi, lorsqu'un homme d'état a la responsabilité d'un pays et de ses habitants, il ne peut se permettre de laisser ses émotions prendre le dessus. Les haïtiens ont attendu trop longtemps (quasiment deux semaines) avant d'entendre les propos du président. Entre-temps, à Port-au-Prince, le centre névralgique des affaires où se trouvent les banques, les grands commerces, les grands marchés (Hyppolite, Tèt Boeuf,...) a été pillé au vu et au su de tous et les personnes sinistrées se débrouillaient avec les moyens du bord pour faire face à la situation.

L'étendue des dégâts n'est nullement comparable ainsi que les structures de réactions et d'actions. Cependant, il est du devoir des dirigeants de prendre les mesures adéquates, populaires ou impopulaires, et de mettre les structures nécessaires pour les faire respecter. De telles agissements tendant vers le bien de la communauté, auraient redonné confiance au peuple et éviter une détérioration de la situation à tous les niveaux.

Etre Président, Premier Ministre, Ministre, Sénateur, Député ou autre, ce n'est pas seulement les beaux discours, le coté fastueux et festif des choses et tout ce qui va avec. Etre Président, Premier Ministre, Ministre, Sénateur, Député ou autre, c'est aussi et surtout réfléchir, planifier, organiser, rallier, faire face à ses responsabilités, respecter ses obligations, agir pour l'avancement de son pays et garantir le bien être de l'ENSEMBLE de la Population.

Lamentations : Non, Actions : Oui

Nous avons en Haïti, la fâcheuse manie de nous complaire dans d'éternelles lamentations et de nous comporter en victimes résignées. En écoutant les messages radiophoniques des différentes institutions, ces annonces commencent toujours par un lot de sympathies et de condoléances. Dans les premiers jours suivants la catastrophe, il était logique et nécessaire d'adresser ces propos à l'égard du peuple tout entier. Cependant, aujourd'hui, 1er mars, soit presque 2 mois après le 12 janvier, nous sommes toujours ancrés à ces mêmes propos.

Cette approche nous retient dans un environnement de tristesse qui annihile toute réaction. Pourquoi devons toujours nous considérer comme des fatalistes et nous résigner à notre triste sort alors que la Communauté Internationale se plie en quatre pour nous venir en aide? Pourquoi devons-nous toujours être des assistés? Permettez-moi, pour illustrer mes propos, de vous citer cette anecdote venant d'un bénéficiaire d'un transfert reçu d'un parent vivant aux USA. Ce bénéficiaire qui travaillait, a préféré laisser tomber son job pour se morfondre dans une condition d'assisté. Voilà ses propres mots : "Mwen pa wè pouki pou mwen travay paske yap voye lajan pou mwen" (pourquoi devrais-je travailler alors que je reçois régulièrement de l'argent d'un parent?). Il s'agit d'une jeune de 24 ans. Malheureusement, cet état d'esprit est beaucoup plus courant qu'on ne le pense.

Au-delà de cette mentalité de paresseux et de profiteur, se dessine l'ombre de la perte de toute fierté et identité. Il nous faut absolument éviter que les générations à venir ne tombent dans le même gouffre. Ce jeune de 24 ans n'a toujours connu qu'un pays livré à lui même dans le chaos, la corruption, l'assistanat à outrance et j'en passe. Aussi, pour relever la tête, il nous faut casser cette mentalité de perdant de résigné, de profiteur. François Rabelais disait qu'il faut avoir le courage de casser l'os pour sucer la substantifique moelle. Le désastre que nous avons vécu ce fameux 12 janvier est l'os qui se dresse devant nous. Derrière cet os se dissimule une occasion extraordinaire de reconstruite ce pays et le mettre sur les voies du Développement.

Toute la communauté Internationale est à nos cotés, toute la diaspora haïtienne nous supporte, tous les yeux sont braqués sur Haïti. C'est une chance que nous avons de nous en sortir. Si nous ratons le train, nous serons à tout jamais classer dans la catégorie des "moins que rien" et considérer comme de pauvres petits minables incapables de se prendre en charge.

lundi 22 février 2010

ET ALORS ???

Je reproduits ici la réponse d'un ami, Maître Lesly Alphonse, à un article paru le mardi 16 février 2010 sur la page des News de Yahoo Québec, portant la griffe de la AFP. Avant lecture de la réponse, il serait bien de lire le très déplacé et déplaisant article de la AFP, non signé par son auteur, "Le séisme? Connais pas : l'élite économique d'Haïti se porte bien" pour comprendre et apprécier les mots de Maître Alphonse. Lire l'article...

Chers Amis,

Il nous faut éviter de distribuer ce genre d'imbécillité que des journalistes étrangers en mal de sensationnalisme sortent à tout bout de champs, chaque fois qu'ils sont en panne d'inspiration. Comment peut on prétendre que pour une certaine catégorie d'haïtiens "le séisme du 12 janvier et le chaos qui a suivi sont passés inaperçus." C'est une méchante stupidité. C'est l'œuvre de quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds en Haïti, qui n'a aucune idée de ce qu'était Haïti, de ce qui s'est passé en Haïti le 12 Janvier et de ce qui se passe en Haïti depuis cette catastrophe qui nous a frappé.

Moi, Lesly Alphonse, j'ai toujours été sur place, je suis sur place et je resterai sur place. Donc je me fais le devoir de rétablir la vérité et de combattre ce genre de propagandes mensongères qui n'ont aucun sens.

Haïti est effectivement classé comme le pays le plus pauvre de la zone. Ce qui est probablement vrai. Mais est-ce que cela veut dire qu'il ne devrait pas exister de supermarché en Haïti? Que personne ne devrait manger des bonbons d'Europe, du fromage ou boire du bon vin? Est-ce qu'en Haïti, acheter et lire des "revues contenant des recettes de cuisine pour maigrir" devrait être interdit. Dans on ignorance crasse et sonore, comme dirait le professeur de latin Franck Saint-Victor, de regrettée mémoire, ce journaleux a illustré son article avec la photo de quelques marchandes paysannes étalant leurs superbes fruits et légumes. Ne sait-il pas que ces dames aussi, sont une élite haïtienne. Ces fruits et légumes sont-ils trop beaux pour être vendus en Haïti?

Moi, Lesly Alphonse, Notaire à Pétion-Ville, consommateur de fromage et d'huile d'olive italienne, propriétaire de maison perchée sur les hauteurs de Pétion-Ville, j'étais jusqu'à 3 heures du matin, dans la nuit du 12 au 13 janvier, au local de l'Université de Port-au-Prince, à la Ruelle Rivière, à livrer un combat acharné pour tirer des griffes de la mort, des étudiants pris sous les décombres. J'ai même été rejoint sur ce champ de bataille par notre ami Gérald Bastien, qui peut en témoigner. Plusieurs membres de cette élite dont il parle en ont fait autant et ont mis spontanément à la disposition des sinistrés, leurs cours, leurs parkings, leurs propriétés. Ils étaient dans les rues comme tout le monde, essayant de sauver quelques vies, de-ci, de-là. Les gens dont parle cet idiot ont perdu leurs maisons, leurs entreprises, leurs magasins et qui pis est, leurs femmes, leurs maris, leurs enfants et leurs parents comme tout le monde. Ils ont couché à la belle étoile comme tout le monde.

Juste à titre d'exemple parmi tant d'autres. L'Hôtel Montana, un complexe de dizaines de millions de dollars a disparu corps et biens et ses propriétaires ont été extraits des décombres y laissant d'ailleurs plusieurs membres de leur famille.

Le Caribean Market, le plus grand supermarché de la capitale s'est effondré comme un château de cartes entraînant dans sa chute des millions de dollars d'investissements et gardant plusieurs heures prisonniers de ses débris ses propriétaires, trois générations de rudes travailleurs, venus de Syrie, il est vrai, mais qui ont mérité leur succès. Sans aucune commune mesure avec ces pillards venus jadis de France, tout comme très probablement, ce journaleux de l'Agence France Presse d'ailleurs, qui ont volé toutes les richesses de Saint-Domingue en faisant travailler pour eux nos ancêtres en esclavage.

Je connais personnellement ce Moussa Aballa Nahra, le propriétaire syrien de Royal Market. C'est un Monsieur qui commence à travailler dès 5 heures du matin pour ne s'arrêter qu'aux environs de 10 heures du soir. C'est un excellent professeur de cette matière combien éliminatoire qu'on appelle "le travail". J'exige le respect pour cet homme. Lui, entre autres, peut et doit être cité en exemple sur ce point à notre jeunesse. Ne permettons pas à un macaque, fut-il de l'AFP, de le traîner dans la boue ni de le ridiculiser.

D'ailleurs, chers amis, nous devons bien comprendre que certaines personnes de l'international, ont des intérêts inavoués dans ce genre de campagne de dénigrement. Elles veulent contester à notre pays le droit d'avoir une élite. L'idéal pour eux serait que tous les haïtiens indistinctement soient des crève-la-faim. Il ne doit pas être possible pour un haïtien de réussir en Haïti. Le rêve de nos ancêtres libérateurs ne doit être qu'un cauchemar. Ce rêve ne doit pas se réaliser. Pour cela, il est important pour eux de porter le monde entier et surtout de nous porter à détester et à mépriser ceux qui, en Haïti, se sont permis de réussir. Même sans le fouet, ces gens essaient de nous détruire en détruisant tous ceux qui sur place pourraient nous servir de modèles.

Nous sommes pauvres dans notre grande majorité parce que les puissances esclavagistes nous ont appris à haïr le travail en Haïti, à haïr la discipline en Haïti, et à haïr nos frères en Haïti.

Chers Amis, n'écoutons pas les susurrements lugubres et perfides de ces serpents "qui sifflent sur nos têtes". Et surtout, ne propageons pas leur venin.

Soyons fiers de ceux qui réussissent en Haïti. Dans tous les pays du monde, des gens réussissent et deviennent riches. C'est la loi de la vie. Nous devons au contraire encourager la réussite et faire la promotion de la réussite possible en Haïti. Ne donnons aucun coup de main à ces démons qui n'ont de cesse de nous faire regretter 1804.

Disons non au Nivellement par le Bas. Si un Neg d'Haïti peut réussir, tous les Neg d'Haïti peuvent en faire autant. "Haïti" ne rime pas forcément avec "piti" et "haïtien" ne doit absolument pas être l'illustration de "faim".

Merci pour votre attention.

Patriotiquement vôtre,

Lesly Alphonse

dimanche 21 février 2010

Les camps: Pourquoi faut-il les déplacer?

Suite au tremblement de terre du 12 janvier dernier, des camps de refuge ont ça et là vus le jour pour servir temporairement d'abris aux démunis. Ces espaces ont été investis sans aucune logique d'organisation. Ainsi, ces lieux sont devenus de véritables villages ou les gens reçoivent eau, nourriture, soins médicaux, aide psycho-sociale.

Ces camps qui ont permis dans un premier temps à la population de se mettre à l'abri, sont pour la plupart installés dans la cour des écoles, sur les places publiques, sur des propriétés vides, etc. Au fur et à mesure, ces camps s'organisent et la vie reprend ses droits parfois dans des conditions infra-humaines. Aussi, il faut pour le bien être physique et mental des personnes logeant dans ces camps, que le gouvernement pense à déplacer ces enclaves vers des lieux propices et organisés en conséquence. Pour l'instant, ces populations vivent dans la plus totale promiscuité avec tout que cela implique (hygiène, sécurité, eau potable, eaux ménagères, gestion des ordures, environnement, ...).

Ces déplacements sont nécessaires pour le reprise des activités scolaires, pour garder les lieux publics accessibles à tous, pour protéger les espaces à vocation touristique comme le Champs de Mars, pour offrir un lieu de vie plus correct que les espaces actuels. Toutefois, le gouvernement doit faire attention car plus le temps passe, plus il sera difficile de lever ces camps qui s'organisent chaque jour davantage. Aussi, le gouvernement devrait dans toutes ses actions, penser à reloger ces gens le plus rapidement que possible dans des conditions acceptables, rouvrir les écoles et créer le maximum d'emploi par la politique des grands travaux. Si rien n'est fait, un jour, les habitants de ces camps en auront avoir ras le bol. A cet instant, ils gagneront les rues en criant leur grogne et peut être dans leur colère, briseront ce que le 12 janvier avait épargner.

Messieurs les décideurs nationaux, Messieurs les bailleurs de fonds internationaux, n'oubliez pas que prévenir vaut mieux que guérir.

samedi 20 février 2010

La question scolaire après le 12 janvier 2010

Un communiqué de presse émanant du Ministère de l'Education Nationale, publié le 18 février 2010, précise "qu'aucun établissement scolaire du département de l'Ouest n'est autorisé à fonctionner sans l'autorisation dudit Ministère. Ce dernier stipule dans sa note, qu'il indiquera au moment opportun la date de la reprise des activités scolaires. Il est ensuite dit dans ce même communiqué de presse qu'un ensemble d'initiatives ont été prises dans le cadre d'un programme d'appui psychosocial visant à faciliter la réadaptation et l'encadrement des enfants traumatisés par le séisme du 12 janvier et des séances d'animation à l'attention des enfants sont ainsi organisées dans les campements du département de l'Ouest".

Avec l'effondrement de la grande majorité des bâtiments scolaires, le Ministère a pour responsabilité de planifier la reprise des cours. Certains édifices logeant des écoles ont résisté au tremblement de terre du 12 janvier. En lisant la note de presse de Ministère, on se rend compte que même les écoles ayant la possibilité de rouvrir leurs portes à leurs élèves, se voient refuser l'autorisation de fonctionner. Si la décision du Ministère est de s'assurer que les bâtiments soient structurellement corrects et que des experts qualifiés en bâtiment émettent des rapports garantissant ces édifices, alors ces écoles auraient pu reprendre les cours. Cette reprise aurait pour effet d'occuper les élèves aux études, de remettre une partie des professeurs au travail et de permettre au transport public et à certains petits commerces de recommencer leurs activités. Simultanément, il faudrait que le gouvernement déplace les camps érigés dans les cours de certains de ces bâtiments pour laisser la place à des salles de classe sous tentes qui offriraient à des étudiants d'autres institutions de reprendre l'école.

Il est reconnu que dans la gestion de toute catastrophe de cette envergure, la reprise des activités scolaires est une priorité pour la santé mentale des enfants. Ainsi, tous ceux qui peuvent recommencer devraient le faire dans les meilleurs délais. Maintenant, charge au Ministère de l'Education Nationale de prendre les dispositions nécessaires pour rééquilibrer le processus en faisant par exemple deux vacations par jour ou de faire un groupe pour les lundi, mardi, mercredi et un second pour les jeudi, vendredi et samedi de manière à accommoder le maximum d'élèves.

Il est un fait important: ne privons pas du pain de l'instruction ceux qui peuvent encore l'avoir. Il faut peut être un plan national mais ce type de projet ne se planifie pas et ne s'exécute pas en quelques mois dans un environnement où toutes les structures font cruellement défaut. Faisons attention aux démarches que nous préconisons car l'année scolaire 2009-2010 est déjà presque perdue. Alors, au nom de nos élèves et étudiants, par respect pour les parents qui font d'énormes sacrifices pour la scolarisation de leurs enfants, n'hypothéquons pas 2010-2011.

samedi 13 février 2010

Un mois après...

Voilà déjà 1 mois depuis cette journée du 12 janvier 2010 qui se déroulait comme les autres jours jusqu'à 4h53PM, heure à laquelle tout a tourné au cauchemar avec le séisme de magnitude 7.3 qui a frappé Haïti et l'a meurtrie. Ayant fait à ce jour près de 217,000 morts, plusieurs milliers de personnes blessées, près de 4,000 amputés et plus de 1,000,000 de sans-abris, ce tremblement de terre a dévasté Port-au-Prince et ses environs en moins de 60 secondes.

Cette catastrophe, nous n'y étions pas préparés. En fait, peut-on l'être réellement dans un pays comme le nôtre où l'anarchie est une seconde nature? Malgré les avertissements des géophysiciens, malgré la montée inquiétante des eaux du lac Azuei et de l'étang de Miragoâne, personne, oui personne ne s'est réellement souciée de ces avertissements. Il faut dire que le dernier tremblement de terre dévastateur que Port-au-Prince a subi remonte à 1771, trop lointain comme horizon-temps pour rester dans la mémoire collective. Bien qu'on en est parlé dans l'histoire d'Haïti, le séisme qui retient l'attention est celui de 1842 au Cap-Haïtien, qui a été aussi catastrophique que celui du 12 janvier dernier.

Il est nécessaire de porter des critiques sur les décideurs qui n'ont, au mépris de la sécurité de la collectivité, pris aucunes mesures préventives qui auraient pues, d'une manière ou d'une autre, atténuer les conséquences désastreuses du séisme. Toutefois, l'heure n'est pas au procès d'intention car le mal est déjà fait. Il convient maintenant de voir comment faire pour alléger les douleurs de la population atteinte et orienter le processus de reprise vers une normalité. Pour ce faire, nous devons mettre de coté nos luttes intestines néfastes et vaines, arrêter de faire de la politique politicienne et penser PAYS. Nous avons une opportunité extraordinaire à nos portes: la mobilisation internationale. Si plusieurs nations ont pu se mettre ensemble pour nous aider, nous devons impérativement de notre coté, être capable de nous unir comme les doigts de la main pour une collaboration sans heurts et porteuse de résultats concrets pour la reconstruction de ce pays.

lundi 18 janvier 2010

Haïti hier, Haïti Aujourd'hui, Haïti demain

Avant tout, permettez moi de présenter mes sincères et profondes sympathies à tous ceux qui de près ou de loin ont été touchés du séisme du 12 janvier 2010.

Haïti hier,
Destination jadis prisée des touristes, notre pays présentait une facette culturelle et créole unique dans la Caraïbe. Son histoire de 1er peuple noir indépendant lui a valu bien des déboires mais aussi l'admiration de beaucoup de peuples. Malheureusement, ses fils n'ont jamais pu s'entendre pour faire de ce joyau, la véritable perle des antilles.

Haïti aujourd'hui,
Haïti est meurtrie dans sa chair. Jamais je n'aurais pensé voir ce pays, voir Port-au-Prince dans un tel état. L'image dégagée est celle d'un pays dévasté. Des décombres partout, des milliers de morts, de blessés, de sans-abris dans les rues, sur les places publiques. Cette vision apocalyptique est accentuée par la destruction des certains édifices comme le Palais National, la Direction Générale des Impôts, la Cathédrale, le Parlement, le Palais des Ministères,... Pays détruit, peuple consterné, peuple hagard souffrant en silence, peuple ne sachant pas à quel saint se vouer.

Haïti demain,
???

Reflexions