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mardi 21 juillet 2015

Haïti - Jamaïque, quelle leçon en tirer?



Le match de samedi dernier entre les Grenadiers et la Jamaïque dans le cadre de la Gold Cup a gardé beaucoup haïtiens en haleine, moi y compris. Nous avons malheureusement perdu le match mais, à tout seigneur tout honneur, les joueurs ont pratiqué du bon football. Excellente performance. Bravo.

Je ne suis pas un mordu de foot et ne me permettrai donc pas de commenter ce superbe match. L'aspect qui m'interpelle dans cette rencontre est plutôt la projection de l'équipe haïtienne dans notre quotidien. Pour mon analyse, je m’arrêterai sur deux points: le premier étant celui de l'esprit d'équipe et le second, le temps d'adaptation.

L'esprit d'équipe
Comme dit notre bon vieux créole: "yon sèl dwèt pa manje kalalou". Plusieurs personnes se mettant ensemble afin d'atteindre un but commun représentent l'équipe. Cela ne veut pas pour autant dire que c'est suffisant. Aussi, il faut être animé d'un réel désir d'atteindre ce but sous l'égide d'un leader qui doit s'assurer que chaque membre est prêt à endosser sa part de responsabilité dans le processus adopté par le groupe. Ceci peut être comparé à un orchestre. Le maestro dirige les opérations et chaque musicien s'engage à exécuter sa partition dans le bon rythme, au bon moment, à la bonne mesure et dans la bonne tonalité. Toute fausse note, quelque légère soit-elle, gâchera l'effet d'ensemble. Tout comme une équipe de foot, diriger une entreprise requiert un leader ayant le sens de la vision, capable de rassembler une équipe autour d'un projet commun dans le but d'atteindre un résultat spécifique où chaque employé puisse y trouver son compte. Il en est de même pour un pays avec son président, son gouvernement, son parlement, sa justice, ses institutions et ces citoyens. 

Temps d'adaptation
Nous avons vu combien nos joueurs se sont donnés corps et âme dans la bataille. Ils ont tout donné de leur "nannan" et de leur professionnalisme mais cela n'a pas suffit non plus. Aucun d'eux n'est à blâmer, au contraire. Le lien manquant dans tout ceci a été le temps d'adaptation. Ces joueurs provenant d'équipes de différents pays aux d'habitudes et de techniques pas forcément similaires aux nôtres, ont nécessairement besoin d'une période de rodage entre eux pour s'approprier des habitudes des uns et du réflexe des autres pour monter une structure offensive et défensive solide, bien huilée, disciplinée tant sur le terrain qu'en dehors, dynamique, performante et efficace. Le temps est un facteur important. Cela joue aussi pour un pays, pour son organisation, pour sa politique. On ne s'improvise pas politicien. Cela s'apprend, cela se pratique, cela s'exerce, cela s'expérimente.

Prenons l'exemple de Mère Nature: Une femme prend neuf mois pour faire un enfant mais neuf femmes ne peuvent mettre au monde un enfant en un mois. Le temps doit faire son œuvre.


vendredi 17 juillet 2015

L'esprit nationaliste

Notre sélection nationale masculine de football disputera les quarts de finale contre la Jamaïque ce samedi 18 dans le cadre de la Gold Cup. Je les en félicite.

A part quelques soubresauts sur les réseaux sociaux, les rares articles dans les médias écrits et les émissions de sport sur les chaînes radio/tv, on ne ressent aucune ferveur, aucun engouement contrairement aux habituels drapeaux flottant au gré du vent sur les véhicules ainsi que ceux accrochés dans les "bases", affichant le niveau de fanatisme des aficionados de ce sport pour leurs équipes étrangères ou encore ces groupes de discussions effrénées dans les clubs ou restaurants organisant spécialement des "stades" avec toute l'ambiance qu'il faut. Pourtant, ce match ne suscite pas grand intérêt auprès des haïtiens alors qu'il s'agit de leur propre sélection nationale engagée dans une compétition internationale et devant jouer les quarts de finale. 

Ce désintérêt est malheureusement chose courante dans le comportement au quotidien de l'haïtien. Les stations de radios diffusent en majorité des musiques  étrangères majoritaires américaines, notre consommation est orientée produits importés, nos vacances sont planifiés sur l'étranger, nos prix sont affichés en dollars américains, etc. 

A côté de nous, Cuba a reçu de janvier à date, plus de 2 millions de touristes et ils travaillent pour augmenter ce nombre. Entre-temps, nous nous enfonçons dans une spirale politique vide et inefficiente qui dure depuis des années, empêchant tout développement et engendrant une insécurité chronique que détruit à petit feu ce pays déjà en lambeaux et gangrené par la corruption, la magouille, le "degaje pa peche", l'impunité, le chômage, et où la norme est de tout faire hors norme. 

Quand cesserons-nous nos stupidités ? Quand arrêterons-nous de nous monter volontairement les uns contre les autres au profit d'un intérêt politique? A force de nous entêter dans nos bêtises, dans notre irresponsabilité, dans notre non engagement, nous finirons par détruire le peu de dignité citoyenne et d'attachement à cette terre qui est nôtre mais pour combien de temps encore. 

C'est ainsi qu'un pays se meurt... Il est encore temps pour réagir. A bon entendeur, salut. 

mardi 28 avril 2015

Développer un pays n'est pas un concept mais une mentalité.

J'ai récemment suivi un documentaire sur la France de l'après guerre et plus précisément sur la période 1945-1950. Ma première constation fut de voir que  toute personne repoussée à ses plus profonds retranchements et contre sa volonté, une fois libérée, peut devenir une bête féroce et commettre les pires atrocités. Néanmoins, il faut reconnaître qu'en dépit de ces affreuses scènes de violence qu'il fallait gérer chaque jour pour permettre à la population de reprendre ses activités, ceux qui avaient les rênes du pouvoir étaient habités d'une réelle volonté de reconstruire ce pays dévasté. 

Ce ne fut pas chose aisée mais avec la bonne volonté de chaque citoyen, ils y sont parvenus. Il a fallu des têtes fortes, une armée forte, un gouvernement fort, une élite participante, une population déterminée, un régime fiscal équilibré et approprié, un système judiciaire juste et impartial, etc. Bref, une mentalité profondément ancrée et orientée vers un avenir meilleur. Les décisions nécessaires à l'avancement d'un pays sont très souvent des décisions impopulaires. Aussi, nous devons arrêter de décider pour faire plaisir et mais agir pour l'avancement de la nation dans sa globalité. 

Cessons de pratiquer la politique de l'autruche et mettons nous enfin au travail avec un objectif commun qui est le développement de ce pays qui a tant souffert et qui souffre encore des conséquences de nos irresponsabilités. 

mercredi 22 avril 2015

Élections et impôts

Pourquoi certains candidats se plaignent de devoir payer leurs redevances fiscales pour pouvoir s'inscrire au CEP ? Cela voudrait-il dire qu'en dehors de leur velléité d'être électif, ils ne s'acquittent jamais de leur devoir fiscal ? C'est une honte de la part d'un potentiel élu de trouver cela injuste alors que des milliers de contribuables remplissent régulièrement leurs obligations envers l'état chaque année. Il est peut être bon aussi de rappeler à ces potentiels candidats que le code fiscal s'applique à tout citoyen digne de ce nom.