Pages

jeudi 10 juillet 2008

Devons-nous constamment être des assistés?

A la page 9 du Nouvelliste no 37870 du 7 juillet courant, Jean Gardy Gauthier a publié un article intitulé « Assister Haïti au nom de l’histoire ». Après lecture de ces lignes, je me suis demandé pourquoi devons être des assistés?

Il arrive parfois que le retour de manivelle de l’histoire soit impitoyable. A l’époque de la colonie, Hispaniola était le fleuron économique de la France. Au début du 19eme siècle, nous avons chassé l’oppresseur blanc de notre territoire avec bravoure, fierté et détermination. Haïti est devenu la 1ere république noire du monde. En tant que peuple indépendant, nous n’avons pas su convertir notre détermination guerrière en force productive. De notre indépendance à nos jours, nous avons constamment connu des luttes intestines et fratricides au nom du pouvoir. Le fameux dicton « depi nan Ginen, ti nèg rayi nèg » semble être indélébilement gravé dans nos gênes. Il est triste d’observer que depuis janvier 1804, nous n’arrivons pas à marcher tous dans la même direction à cause des intérêts personnels qui ont toujours pris le pas sur ceux de la nation. Tous les pays qui aujourd’hui encore, connaissent des instabilités politiques et des situations économiques désastreuses, sont ceux qui n’arrivent pas à trouver un consensus national entre les différentes factions de leurs populations respectives.

Il est cruel de constater non sans un pincement au cœur, que 200 ans après notre indépendance, nous sommes aujourd’hui agenouillés devant le blanc en demandant de l’aide avec parfois la désagréable impression que nous nous complaisons dans cette assistance.

Nous avons en main un joyau nommé Haïti. De grâce, ne le brisons pas. Nous sommes chanceux que notre pays soit une île paradisiaque qui ne demande qu’à être mise en valeur. Alors, mettons derrière nous nos querelles séniles, oublions notre égo démesuré et fixons des objectifs clairs, précis, mesurables et quantifiables pour que nous soyons des bâtisseurs fiers et non des assistés résignés.

mardi 8 juillet 2008

Urgence, une notion inconnue...

Connaissez-vous la définition du terme “urgence”? Selon le Petit Robert, le mot urgence traduit la nécessité d’agir vite. Cette notion de rapidité d’action semble ne pas être applicable en Haïti au regard de la lenteur observée dans le dossier de nomination du successeur de J.E. Alexis. Un député a annoncé aux nouvelles, il y a quelques jours, que le processus d'analyse du dossier de Mme Pierre-Louis prendra le temps qu'il faut car il n'y a pas urgence. Comment un élu peut-il faire une telle déclaration ? Un pareil comportement relève du cynisme pur dans un pays où la population est aux abois. Dans le contexte haïtien, il n’y a pas nécessité mais plutôt exigence d’agir vite car la nation est au bord de la faillite économique, de l’éclatement social et de l’effritement écologique.

A trop vouloir être pointilleux à l’extrême, à ne faire aucune concession, à vouloir le maximum, nous nous engageons dans une vaine poursuite de la perfection en analysant des menus détails qui ne valent pas la peine. Messieurs les Politiciens, ventre affamé n’a point d’oreille! Nous vivons constamment sur un volcan en ébullition sans aucune notion du danger. Il est peut être bon de vous rappeler que la secousse du 8 avril, c’était il y a seulement 3 mois !!!

vendredi 4 juillet 2008

La partie est lancée...

Vendredi 4 juillet 2008, Mme Pierre-Louis a remis à la Commission de la Chambre des Députés, les 21 pièces composant son dossier de candidature au poste de 1er Ministre. Cette étape nécessaire pour le respect de l'article 157 de la constitution, est censée être la seule marche à gravir selon la loi mère pour accéder à la Primature. La partie ne fait que commencer. En espérant que Mme Pierre-Louis franchisse le passage de la Chambre Basse, il lui faudra avoir aussi la bénédiction du Sénat. Cette dernière étape est un peu délicate à cause de la question de quorun à la Chambre Haute. En effet, les élections pour renouveller le tiers du Sénat n'ayant jamais eue lieu, le nombre de sénateurs à siéger est de 17 actuellement. Le quorum de 15 étant toujours en vigueur, il est alors facile avec 3 sénateurs, de bloquer l'avancement de n'importe quel dossier. Nous espérons que se ne sera pas le cas. Une fois le difficile obstacle de la ratification parlementaire surmonté, Mme Pierre-Louis devra procéder à la constitution de son gourvernement et présenter au Parlement son cahier de politique générale.

Le mise en place de l'équipe ministérielle ne sera pas de tout repos car Mme Pierre-Louis devra conjuguer avec les acteurs politiques en place. Nos politiciens ont la facheuse manie de mettre à des postes clés de la nation, des personnes choisies non pas en fonction de leurs compétences mais sur une base amicale et/ou selon leurs degrés de soumission à l'autorité. Mme Pierre-Louis devra, dans ces négociations, éviter ce piège
qui risque de rendre la tâche encore plus difficile à accomplir.

"A ceux qui en ont, on leur donnera encore plus et à ceux qui n'en n'ont pas, on leur enlèvera même ce qu'ils ont". Ces paroles bibliques doivent nous encourager à fournir les efforts nécessaires pour résoudre cette crise et enfin amorcer le virage du progrès réel tant attendu par tous les haïtiens sans distinction.

Petite anecdote:
Vers les années 50, la République Dominicaine souhaitait être comme Haïti. 60 ans plus tard, nous accusons 50 ans de retard sur eux. Quelle ironie!!!

jeudi 3 juillet 2008

Simple Constatation...

Barak Obama, Candidat à la Présidence Américaine:
- Un des parents non américain
- Président du Parti Démocrate Américain






Patrick Gaspard, Directeur de Campagne de Barak Obama
- Haïtien d'origine
- Vice Président for Politics and Legislation, 1199SEIU





Carl-Alex Ridoré, 36 ans et 1er Préfet Noir de Suisse:
- Né en Suisse de Père et de Mère haïtiens
- Président du Parti Socialiste de la Sarine




Nicolas Sarkozy, Président actuel de la République Française
- Un des parents d'origine étrangère





Ces quatre exemples, qui ne sont que quelques uns parmi une multitude, illustrent bien l'importance qu'accordent les politiques à la question d'origine. Le but recherché par ces pays qui ne sont pas les moindres, est de trouver une personnalité ayant les qualités et compétences nécessaires pour mener à bien les affaires de la nation. Il est vrai que la question de la nationalité est traitée par la constitution de 1987 de manière claire et précise. Cependant, il faut placer la création de cette constitution dans le contexte qui prévalait à l'époque: chute du Duvaliérisme, regain d'espoir, euphorie nationale, etc. La fibre nationaliste était à son plus haut point. Toutefois, les constituants de l'époque, à qui nous reconnaissons le travail effectué, ont écarté purement et simplement, tous ceux nés d'une union mixte haïtien/étranger ou encore de grands-parents étrangers.

Quand nous observons le nombre de cerveaux haïtiens d'origine brillants à l'extérieur, nous nous demandons pourquoi nous accordons autant d'importance à cette question d'origine. "Nap chèche kwoke djakout nou piro pase bra n alos ke nou pa gen oken n djak". Arrêtons de faire le difficile. Les articles de la constitution relatifs à la question de nationalité doivent être revus pour permettre à notre pays de profiter de l'expérience de personnalités locales compétentes et aussi des membres de la diaspora qui ne souhaitent qu'apporter leur pierre à la construction de l'édifice.