Quand on parle de "peuple", de qui parle-t-on?

En écoutant récemment le Sénateur Moïse Jn Charles s'exprimer sur les ondes de la chaine de télévision, Canal 11, j'ai eu l'impression d'être un exclus. En effet, il a en plusieurs fois fait mention de la notion de "peuple" en spécifiant clairement que le peuple est celui qui est sous tente ou vivant dans la rue ou encore dans les bidonvilles. Quand on utilise ce terme, il faut se méfier des interprétations qui peuvent lui être faites. Je me suis donné la peine de trouver la définition du mot "peuple". Ce terme désigne, selon le Larousse, un ensemble de personnes vivant en société sur un même territoire et unies par des liens culturels, des institutions politiques. D'ou ma question: Qui suis-je puisque je ne vis ni sous tente ni dans la rue ou dans un bidonville? Suis-je du peuple ou n'y suis-je pas? M. Jn Charles dans ses propos a volontairement utilisé le mot "peuple" dans sa forme péjorative définie comme suit par le Larousse: "le plus grand nombre, la masse des gens, par opposition à ceux qui s'en distinguent par leur niveau social, culturel ou par opposition aux classes possédantes, à la bourgeoisie". Cette utilisation faite pour assoir son discours est incorrecte et même trompeuse car pour celui qui n'arrive pas à saisir cette nuance, sa vision du peuple sera toujours confinée à celle des démunis. Cette corrélation forcée est socialement dangereuse dans un pays aussi fragile.

Un des aspects de son intervention reposait sur une question de dilapidation de "lajan pep la". De quel argent et de quel peuple encore une fois parte-il puisque celui là même dont il fait mention n'a pas un sou. Qui donc a contribué, au nom du peuple, à ce "lajan pep la"? Si cet argent comprend les 24% d'impôts que la DGI me prélève chaque mois sur mon salaire,  M. Jn Charles, en tant que Sénateur de la République, a l'obligation de me compter parmi le peuple et de défendre mes intérêts car il a été élu par le peuple et autant que je me souvienne, j'ai aussi voté.