vendredi 3 décembre 2010
Entre Espoir et Désespoir
samedi 9 octobre 2010
La Grande Traversée
"Je me sers d’animaux pour instruire les hommes"
Jean de La Fontaine
Depuis la nuit des temps, selon des exégèses fondées sur certains textes sacrés, il est dit que Dieu, lors de la création de l’univers, après avoir ensemencé le vide des ténèbres d’une pluie de perles pour créer les planètes et les étoiles, tira, de cette nébuleuse qui se répandait dans l’immensité de l’espace, l’une de ces perles pour en faire un paradis. Il voulut que ce paradis soit en tout point exceptionnel ; un lieu de délices et de paix où le temps n’avait pas de limite et la vie point de frontière. Il le nomma Eden. Dans son infinie générosité, il décida d’y accueillir tous ceux qui, lors de leur passage sur terre, avaient accompli sa parole et observé ses commandements.
Il était une fois, un vieux renard, régent de son Etat, au déclin de sa vie, convaincu de s’être toujours soumis à la loi divine, voulut entreprendre la grande traversée qui devrait le conduire, en récompense de sa bonne conduite et de ses mérites, à la terre promise. Nul ne pouvait prédire le temps nécessaire pour l’atteindre, ni les épreuves à surmonter en cours de trajet. On savait seulement qu’elle se situait dans la constellation des illusions, aux confins de l’univers et que seuls les plus sages pouvaient y pénétrer.
Pour ce long voyage, le renard crut bon d’inviter ses pairs, chefs de village comme lui, à l’accompagner, en ayant soin de leur préciser les exigences du créateur. Et comme tous les appelés se disaient en état de grâce, la sainte croisière pouvait être planifiée. Elle s’amorçait sous de bons auspices. Un immense vaisseau, à l’instar de l’arche de Noé, fut prévu pour accommoder tous les passagers. Chacun mettait du sien à le construire. Ils étaient tous emballés à l’idée de découvrir ce lieu béni du Seigneur et de pouvoir y séjourner éternellement, dans une perpétuelle extase. Ils mirent tant d’ardeur à l’ouvrage, qu’en peu de temps tout était prêt pour ce voyage sans retour.
Le jour du grand départ, toute la communauté des animaux était présente pour souhaiter une bonne et heureuse traversée et la pleine jouissance de leur nouvelle existence à tous les heureux élus. De leur côté, ceux-là partaient avec enthousiasme, et le sentiment d’avoir un devoir à accomplir, car pensaient-ils, cette initiative devrait ouvrir, par la suite, la porte de l’Eden à tous ceux qui, comme eux, se montreraient dignes de la miséricorde divine.
Une fois tout au point, l’entreprenant amiral lâcha les amarres et s’engagea résolument sur l’océan mouvementé des incertitudes. A bord, se retrouvait un représentant de chaque espèce de la faune. Se côtoyaient de vieux copains qui se connaissaient de longue date et qui avaient beaucoup en commun et bien de choses, encore, à partager. Mais aussi, des ennemis séculaires qui se haïssaient et qui, en pareille circonstance, se méfiaient de la présence de certains "croisiéristes", vu que des contentieux les opposaient, et que jusqu’à date, ils n’avaient pas encore été vidés. Et comme disait la parole, seule la repentie des fautes commises pouvait garantir la réussite d’une telle entreprise. Cependant, les vielles querelles et les rancoeurs n’avaient pas disparu, bien au contraire, elles persistaient. Un malaise palpable s’était installé à bord, et peu de temps après le départ, les premières frictions se firent sentir.
Le premier à réagir fut le corbeau, qui rappelait avec luxes détails comment il avait été victime de la ruse du renard. Il confia avoir juré qu’on ne l’y prendrait plus. Persuadé que ce traître ne les conduirait pas à bon port, il manifesta clairement son opposition à être, par lui, mené. Du coup, il trouva l’appui de la cigogne qui fut à la même époque, elle aussi, victime d’une tromperie du même genre. Chemin faisant, les idées s’exprimaient et se clarifiaient selon l’expérience de chacun. Certains se positionnaient pour le remplacement pur et simple du commandant de bord. D’autres étaient contre, parce que disaient-ils, cela risquerait de compromettre le projet et conduire à la catastrophe. Des clans se formèrent, selon l’intérêt ou la perception de chacun. Tous les conflits semblaient vouloir se résoudre d’un coup. Ainsi l’agneau redoutait la cruauté du loup qui avait mangé, "sans autre forme de procès", son aïeul dans la forêt. La fourmi craignait les représailles de la cigale, pour ne l’avoir pas aidée dans un moment de grande difficulté. Toutes les victimes demandaient, alors, réparation pour les torts qu’elles avaient subis. L’atmosphère était à son comble, la pagaille régnait à bord et la panique gagnait les esprits. Les discussions s’animèrent à un point tel que l’écho des perturbations parvint à l’oreille du renard. Celui-ci, flairant le danger qui le guettait, engagea des pourparlers. Le Roi Lion fut désigné pour diriger une commission de négociation. Fort de son statut de seigneur des animaux, il accepta de mener les débats, espérant arriver à un compromis favorable à tous.
Se rendant compte de cette situation de grande confusion, certains opportunistes décidèrent de l’exploiter du mieux de leurs intérêts pour en tirer profit. L’ambitieuse grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf, disait qu’elle avait acquis suffisamment d’expérience pour mener à bien une telle mission. Le gorille, comptant sur sa force physique, se vantait de pouvoir soulever les montagnes. Le rhinocéros confirma qu’il avait, de toujours, durant des années, dirigé son troupeau d’une main ferme, et que de ce fait il avait acquis le sens du commandement. Le perroquet, bruyant parleur, mais non moins perturbant hâbleur, pensait que son discours prolifique pourrait être un atout majeur et un avantage certain, lors des débats. Le léopard avançait qu’il était le plus qualifié, car dans les bois il avait l’habitude de flairer le danger et de déjouer tous les pièges qui lui étaient tendus. Même le kok zenga pensait qu’il pouvait, rien qu’à la beauté de son plumage et de sa fringante allure, s’attribuer tous les suffrages.
Dans cette cacophonie, au cours de discussions qui n’en finissaient pas, tout le monde allait de sa superbe. Soudain, du tréfonds de l’infini jaillit une sereine voix, d’une troublante clarté et d’une incroyable puissance. La parole qu’elle charriait fit tressaillir toute l’équipée. Dieu dans sa magnificence venait de se manifester, pour rappeler à tous ces bruyants perturbateurs la règle d’or : «Seuls les sages et les pacifistes auront accès au paradis ». Sur ce, une violente tempête souffla brusquement l’embarcation et la fit tanguer dangereusement. Depuis lors on n’a jamais rien su de son sort. Qui sait dans quelle mer houleuse navigue t-elle encore ! Dira t-on, comme le fabuliste : « Adieu veau, vache, cochon, couvée » ?
Si pareil est l’égarement du genre humain face à ses déboires, on peut comprendre la réflexion de Victor Hugo lorsqu’il dit : «C’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas », et renchérir avec Raymond Aron, en admettant, tout en s’interrogeant:
«L’homme est un Etre raisonnable, mais les hommes le sont-ils ? ».
Pèlerin, juin 2010.
Robert Paret
paretrobert@yahoo.fr
mercredi 14 avril 2010
lundi 1 mars 2010
Un Etat Responsable
Lamentations : Non, Actions : Oui
lundi 22 février 2010
ET ALORS ???
Chers Amis,
Il nous faut éviter de distribuer ce genre d'imbécillité que des journalistes étrangers en mal de sensationnalisme sortent à tout bout de champs, chaque fois qu'ils sont en panne d'inspiration. Comment peut on prétendre que pour une certaine catégorie d'haïtiens "le séisme du 12 janvier et le chaos qui a suivi sont passés inaperçus." C'est une méchante stupidité. C'est l'œuvre de quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds en Haïti, qui n'a aucune idée de ce qu'était Haïti, de ce qui s'est passé en Haïti le 12 Janvier et de ce qui se passe en Haïti depuis cette catastrophe qui nous a frappé.
Moi, Lesly Alphonse, j'ai toujours été sur place, je suis sur place et je resterai sur place. Donc je me fais le devoir de rétablir la vérité et de combattre ce genre de propagandes mensongères qui n'ont aucun sens.
Haïti est effectivement classé comme le pays le plus pauvre de la zone. Ce qui est probablement vrai. Mais est-ce que cela veut dire qu'il ne devrait pas exister de supermarché en Haïti? Que personne ne devrait manger des bonbons d'Europe, du fromage ou boire du bon vin? Est-ce qu'en Haïti, acheter et lire des "revues contenant des recettes de cuisine pour maigrir" devrait être interdit. Dans on ignorance crasse et sonore, comme dirait le professeur de latin Franck Saint-Victor, de regrettée mémoire, ce journaleux a illustré son article avec la photo de quelques marchandes paysannes étalant leurs superbes fruits et légumes. Ne sait-il pas que ces dames aussi, sont une élite haïtienne. Ces fruits et légumes sont-ils trop beaux pour être vendus en Haïti?
Moi, Lesly Alphonse, Notaire à Pétion-Ville, consommateur de fromage et d'huile d'olive italienne, propriétaire de maison perchée sur les hauteurs de Pétion-Ville, j'étais jusqu'à 3 heures du matin, dans la nuit du 12 au 13 janvier, au local de l'Université de Port-au-Prince, à la Ruelle Rivière, à livrer un combat acharné pour tirer des griffes de la mort, des étudiants pris sous les décombres. J'ai même été rejoint sur ce champ de bataille par notre ami Gérald Bastien, qui peut en témoigner. Plusieurs membres de cette élite dont il parle en ont fait autant et ont mis spontanément à la disposition des sinistrés, leurs cours, leurs parkings, leurs propriétés. Ils étaient dans les rues comme tout le monde, essayant de sauver quelques vies, de-ci, de-là. Les gens dont parle cet idiot ont perdu leurs maisons, leurs entreprises, leurs magasins et qui pis est, leurs femmes, leurs maris, leurs enfants et leurs parents comme tout le monde. Ils ont couché à la belle étoile comme tout le monde.
Juste à titre d'exemple parmi tant d'autres. L'Hôtel Montana, un complexe de dizaines de millions de dollars a disparu corps et biens et ses propriétaires ont été extraits des décombres y laissant d'ailleurs plusieurs membres de leur famille.
Je connais personnellement ce Moussa Aballa Nahra, le propriétaire syrien de Royal Market. C'est un Monsieur qui commence à travailler dès 5 heures du matin pour ne s'arrêter qu'aux environs de 10 heures du soir. C'est un excellent professeur de cette matière combien éliminatoire qu'on appelle "le travail". J'exige le respect pour cet homme. Lui, entre autres, peut et doit être cité en exemple sur ce point à notre jeunesse. Ne permettons pas à un macaque, fut-il de l'AFP, de le traîner dans la boue ni de le ridiculiser.
D'ailleurs, chers amis, nous devons bien comprendre que certaines personnes de l'international, ont des intérêts inavoués dans ce genre de campagne de dénigrement. Elles veulent contester à notre pays le droit d'avoir une élite. L'idéal pour eux serait que tous les haïtiens indistinctement soient des crève-la-faim. Il ne doit pas être possible pour un haïtien de réussir en Haïti. Le rêve de nos ancêtres libérateurs ne doit être qu'un cauchemar. Ce rêve ne doit pas se réaliser. Pour cela, il est important pour eux de porter le monde entier et surtout de nous porter à détester et à mépriser ceux qui, en Haïti, se sont permis de réussir. Même sans le fouet, ces gens essaient de nous détruire en détruisant tous ceux qui sur place pourraient nous servir de modèles.
Nous sommes pauvres dans notre grande majorité parce que les puissances esclavagistes nous ont appris à haïr le travail en Haïti, à haïr la discipline en Haïti, et à haïr nos frères en Haïti.
Chers Amis, n'écoutons pas les susurrements lugubres et perfides de ces serpents "qui sifflent sur nos têtes". Et surtout, ne propageons pas leur venin.
Disons non au Nivellement par le Bas. Si un Neg d'Haïti peut réussir, tous les Neg d'Haïti peuvent en faire autant. "Haïti" ne rime pas forcément avec "piti" et "haïtien" ne doit absolument pas être l'illustration de "faim".
Merci pour votre attention.
Patriotiquement vôtre,
Lesly Alphonse
dimanche 21 février 2010
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Un mois après...
lundi 18 janvier 2010
Haïti hier, Haïti Aujourd'hui, Haïti demain
Haïti hier,
Destination jadis prisée des touristes, notre pays présentait une facette culturelle et créole unique dans la Caraïbe. Son histoire de 1er peuple noir indépendant lui a valu bien des déboires mais aussi l'admiration de beaucoup de peuples. Malheureusement, ses fils n'ont jamais pu s'entendre pour faire de ce joyau, la véritable perle des antilles.
Haïti aujourd'hui,
Haïti est meurtrie dans sa chair. Jamais je n'aurais pensé voir ce pays, voir Port-au-Prince dans un tel état. L'image dégagée est celle d'un pays dévasté. Des décombres partout, des milliers de morts, de blessés, de sans-abris dans les rues, sur les places publiques. Cette vision apocalyptique est accentuée par la destruction des certains édifices comme le Palais National, la Direction Générale des Impôts, la Cathédrale, le Parlement, le Palais des Ministères,... Pays détruit, peuple consterné, peuple hagard souffrant en silence, peuple ne sachant pas à quel saint se vouer.
Haïti demain,
???
Reflexions