mercredi 9 octobre 2019
Fatigué...
Oui, je suis socialement fatigué,
Oui, je suis psychologiquement fatigué,
Oui, je suis mentalement fatigué,
Oui, je suis intellectuellement fatigué,
Oui, je suis financièrement fatigué.
Oui, je suis tout simplement fatigué par les temps que nous vivons en Haïti. Je me sens vidé de toute force car rien ne me permet de me ressourcer. A force de puiser dans mon for intérieur, je sonne comme une "danmjann" vide. Voilà 22 ans que je suis retourné m'installer en Haïti avec femme et enfants en espérant que les choses iraient mieux. De là où je vivais, on m'a traité de fou car mon entourage prédisait déjà que rien ne s'arrangerait. A l'époque, je les traitais d’oiseaux de mauvaise augure mais le temps leur a malheureusement donné raison.
Je ne suis ni politicien ni politologue ni sociologue. Cependant, je suis conscient que les choses doivent changer dans le pays. Toutefois, aucun changement ne peut se faire dans la haine, la casse et l’inacceptation de l'autre. Le consensus est un mode de pensée, une manière de vivre. Le consensus peut aussi signifier une planification pour savoir tirer sa révérence quand la table est desservie ou encore à se défaire de certains avantages pour mettre la balance en équilibre. La soif du pouvoir et l'amour de l'argent additionnés à la cupidité de nos hommes politiques au pouvoir et dans l'opposition ainsi qu'une certaine classe économique font de ce paradis que pourrait être Haïti, un enfer.
Qui se soucie de l'avenir de ce peuple?
Qui se soucie du futur de ce pays?
Qui se soucie de l'éducation de nos enfants?
Qui se soucie de la force de travail de nos jeunes?
Qui se soucie des entrepreneurs voyant détruire leurs investissements?
Qui se soucie du chômage?
Qui se soucie des contribuables payant régulièrement leurs taxes?
Qui se soucie de notre système de santé?
Qui se soucie de notre système judiciaire?
Qui se soucie de notre environnement?
Qui se soucie de...
Qui se soucie de...
Qui se soucie de...
La liste est encore très longue.
A mes yeux de simple citoyen profane: Personne. Quand commencerons-nous à mettre l'intérêt de la nation avant les nôtres?
mercredi 26 juin 2019
Qui sommes-nous?
mardi 25 juin 2019
Mpa vlé tètanba ankò
E li nan zòn ki pap sibi katastròf
Paske yon sèl dwèt pa manje kalalou.
Nou Bouke
Oui, "nou bouke" est le cri poussé par chaque Haïtien subissant au quotidien la dure réalité de ce pays.
Oui, "nou bouke" mais de quoi? De tout me direz-vous. Effectivement, nous sommes à bout car tous les voyants sont au rouge. Mais que faisons-nous pour renverser la vapeur? L'échec de ce pays ne peut être attribué à une personne ou un groupe de personnes mais à chaque citoyen quelque soit son origine, quelque soit sa couleur de peau, quelque soit son niveau social, quelque soit l'épaisseur de son portefeuille. Oui, nous avons chacun notre part de responsabilité en laissant cette société, que dis-je, ce pays à la dérive en défendant de manière égoïste nos intérêts personnels. On ne peut en vouloir à quiconque de protéger ses intérêts mais cela ne doit pas se faire au détriment de la communauté.
En parlant d'intérêts, je ne fait nullement allusion à l'argent mais à l'ensemble de nos comportements. Le respect des règles dans ce pays est quasiment signe d'idiotie. Celui qui respecte les règles se voit être pris pour un imbécile. Alors de grâce, cessons de jeter la pierre à l'autre.
Le succès a mille pères mais la défaite est orpheline. C'est si facile...
mardi 16 août 2016
C'est pas moi, c'est lui...
L'emploi du pronom indéfini...
Il était une fois quatre individus qu'on appelait
Tout le monde - Quelqu'un - Chacun - et Personne..
Il y avait un important travail à faire,
Et on a demandé à Tout le monde de le faire.
Tout le monde était persuadé que Quelqu'un le ferait.
Chacun pouvait l'avoir fait, mais en réalité Personne ne le fit.
Quelqu'un se fâcha car c'était le travail de Tout le monde !
Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire
Et Personne ne doutait que Quelqu'un le ferait
En fin de compte, Tout le monde fit des reproches à Chacun
Parce que Personne n'avait fait ce que Quelqu'un aurait pu faire.
Moralité:
Sans vouloir le reprocher à Tout le monde,
Il serait bon que Chacun
Fasse ce qu'il doit sans nourrir l'espoir
Que Quelqu'un le fera à sa place
Car l'expérience montre que
Là où on attend Quelqu'un,
Généralement on ne trouve Personne !
Derrière la complexité burlesque de ce texte se cache une réalité qui sied à merveille à la mentalité haïtienne. C'est jamais de notre faute. La tâche et la responsabilité sont toujours à l'autre. Nous souffrons du "Bouc Emissarisme". Je me suis permis ce grossier barbarisme, n'en déplaise aux académiciens, pour mettre à nue l'irresponsabilité de nos dirigeants, de nos citoyens, de nous tout simplement. Il peut y avoir matière à débattre car quelques citoyens encore conscients de la nécessité de faire les choses selon les normes, peuvent s'offusquer d'être mis dans le même panier. L'idée n'est pas de clouer quiconque au pilori mais plutôt de tenter d'éveiller notre conscience sur le besoin de se responsabilité face à nous d'abord puis face à la société.
Cette conscience, nous la laissons s’effriter inconsciemment. Pris dans le tourbillon d'un quotidien hors normes et préoccupant, nous luttons égoïstement, et cela se comprend, pour créer et garder autour de nous, notre zone de confort. Entretemps, les valeurs se perdent, la société haïtienne s'évertue à les détruire dans une désinvolture jamais vécue et connue. En peu de mots, Haïti agonise, ses principes se meurent, ses valeurs disparaissent sans aucune réaction de notre part.
Ne jouons plus à l'autruche. Arrêtons de jeter la faute à l'autre. Pour une fois, décidons de nous conduire en vrais citoyens, en vrais femmes et hommes capables de prendre leur destin en main. Je n'ai pas de solution. Cependant, je suis conscient d'un point: Si chacun se donnait la peine de prendre ses responsabilités, de reconnaitre ses torts, de respecter l'autre, de savoir que sa liberté s'arrête là où commence celle de l'autre, notre société aurait accompli un Grand Pas dans la bonne direction.
Retour à l'écriture
Peut être que certains d'entre vous ont oublié l'existence de ce blog et d'autres pas. La technologie du blog est un peu dépassée, il est vrai, par les twitter, instagram, etc. Il reste néanmoins une plateforme d'expression agréable pour l'éditeur et le lecteur.
Pour ceux qui n'ont pas l'impression de se fossiliser en lisant mon blog, je reprends le clavier pour la publication de mes réflexions qui comme à l'accoutumée, sont ouvertes à vos commentaires. Si vous avez laisser tomber, je ne vous en voudrez point car je n'en ai pas mieux fait. Si par contre vous me lisez encore, je vous adresse mes plus vifs remerciements et apprécie votre fidélité.
A bientôt.
mardi 21 juillet 2015
Haïti - Jamaïque, quelle leçon en tirer?
vendredi 17 juillet 2015
L'esprit nationaliste
mardi 28 avril 2015
Développer un pays n'est pas un concept mais une mentalité.
mercredi 22 avril 2015
Élections et impôts
dimanche 3 novembre 2013
Carrefour de Ste-Claire: la solution existe...
Le carrefour de Ste Claire (coin Académie) sur la route de Frères est une zone impraticable avec les tap-tap qui y font la loi et le mauvais état de la chaussée Les MTPTC, de concert avec la Mairie et le Service de la Circulation, devraient repenser ce tronçon avec en prime un élargissement des voies et des règles bien établies. Par exemple, les tap-tap ne devraient pas avoir l'autorisation d'effectuer leur "u-turn" au rond-point. Leur aire de stationnement pourrait être créée en empietant sur l'Ecole de la Majistrature, ce qui permettrait une seconde aire du coté du cimetière avant le carreforu. Des solutions sont possibles et tous les usagers y gagneraient.
jeudi 19 septembre 2013
Application des nouvelles règles de circulation à Pétion-Ville
jeudi 4 avril 2013
Warning sur Haïti...
lundi 15 octobre 2012
Blocus, une spirale infernale
- Pression sur les parents
- Stress des conducteurs
- Fatigue des enfants
- Depenses en essence en faisant du sur-place
- Agressivité
- ...
mercredi 11 janvier 2012
Et si Nemours savait...
Le groupe Bella Mundo |
mercredi 14 décembre 2011
Quand on parle de "peuple", de qui parle-t-on?
mercredi 12 octobre 2011
Sa nap fè???
mercredi 17 août 2011
lundi 16 mai 2011
Ça y est, c'est parti pour 5 ans...
Cette passation s'est dans l'ensemble bien déroulée en-dehors du couac électrique au Parlement. Mgr Louis Kébreau a, lors du Te Deum, prononcé une homélie de circonstance en faisant ressortir le rôle du président et les attentes de tout un pays, de tout un peuple.
mercredi 11 mai 2011
Un nouvel élan qui inspire...
dimanche 8 mai 2011
Posture Parlementaire: mise au point
mardi 3 mai 2011
Péligre: son barrage et son lac
Une vue du lac de Péligre |
Posture Parlementaire
vendredi 29 avril 2011
Double nationalité
jeudi 10 mars 2011
Le paiement des impôts
Il me semble que personne ne soit être préoccupé par cette question alors que 60% du budget national repose sur le bon vouloir de l'international. Nous voulons diriger alors que nous ne savons rien gérer. Messieurs les taxateurs, soyez moins "dépouilleurs" envers ceux qui payent et plus fermes envers ceux qui devraient se mettre au pas.
jeudi 13 janvier 2011
Connaissez-vous la viande de lapin?
Que reste-il d'Haïti après le 12 janvier 2010?
Cependant, Haïti ne s'arrête pas uniquement à ces régions. J'ai pris la peine de revoir des photos prises un peu partout qui m'ont conforté dans mon approche. Nous avons un beau pays ayant une histoire, des paysages superbes, des plages époustouflants, des coins de verdure paradisiaques, des grottes magnifiques, des vestiges coloniaux formidables et le plus important de tout, des gens extraordinaires, dotés d'un sens de solidarité hors du commun. Malheureusement, les médias internationaux se plaisent trop souvent à décrire uniquement ce que nous avons de pire car seul le sensationnel paye. Les ONG qui oeuvrent en Haïti ne démordent pas non plus du bourbier haïtien car c'est du désenchantement quotidien de ce peuple qu'elles justifient leurs actions et leur raison d'être. Quand à la communauté internationale, je suis incapable de comprendre cet engouement pour notre Haïti. Il se peut qu'il y ait des intérêts connus que dans les hautes sphères... Toutefois, qui aime trop mal étreint, simple constatation!
mardi 4 janvier 2011
2011: Une nouvelle année mais...
vendredi 3 décembre 2010
Entre Espoir et Désespoir
samedi 9 octobre 2010
La Grande Traversée
"Je me sers d’animaux pour instruire les hommes"
Jean de La Fontaine
Depuis la nuit des temps, selon des exégèses fondées sur certains textes sacrés, il est dit que Dieu, lors de la création de l’univers, après avoir ensemencé le vide des ténèbres d’une pluie de perles pour créer les planètes et les étoiles, tira, de cette nébuleuse qui se répandait dans l’immensité de l’espace, l’une de ces perles pour en faire un paradis. Il voulut que ce paradis soit en tout point exceptionnel ; un lieu de délices et de paix où le temps n’avait pas de limite et la vie point de frontière. Il le nomma Eden. Dans son infinie générosité, il décida d’y accueillir tous ceux qui, lors de leur passage sur terre, avaient accompli sa parole et observé ses commandements.
Il était une fois, un vieux renard, régent de son Etat, au déclin de sa vie, convaincu de s’être toujours soumis à la loi divine, voulut entreprendre la grande traversée qui devrait le conduire, en récompense de sa bonne conduite et de ses mérites, à la terre promise. Nul ne pouvait prédire le temps nécessaire pour l’atteindre, ni les épreuves à surmonter en cours de trajet. On savait seulement qu’elle se situait dans la constellation des illusions, aux confins de l’univers et que seuls les plus sages pouvaient y pénétrer.
Pour ce long voyage, le renard crut bon d’inviter ses pairs, chefs de village comme lui, à l’accompagner, en ayant soin de leur préciser les exigences du créateur. Et comme tous les appelés se disaient en état de grâce, la sainte croisière pouvait être planifiée. Elle s’amorçait sous de bons auspices. Un immense vaisseau, à l’instar de l’arche de Noé, fut prévu pour accommoder tous les passagers. Chacun mettait du sien à le construire. Ils étaient tous emballés à l’idée de découvrir ce lieu béni du Seigneur et de pouvoir y séjourner éternellement, dans une perpétuelle extase. Ils mirent tant d’ardeur à l’ouvrage, qu’en peu de temps tout était prêt pour ce voyage sans retour.
Le jour du grand départ, toute la communauté des animaux était présente pour souhaiter une bonne et heureuse traversée et la pleine jouissance de leur nouvelle existence à tous les heureux élus. De leur côté, ceux-là partaient avec enthousiasme, et le sentiment d’avoir un devoir à accomplir, car pensaient-ils, cette initiative devrait ouvrir, par la suite, la porte de l’Eden à tous ceux qui, comme eux, se montreraient dignes de la miséricorde divine.
Une fois tout au point, l’entreprenant amiral lâcha les amarres et s’engagea résolument sur l’océan mouvementé des incertitudes. A bord, se retrouvait un représentant de chaque espèce de la faune. Se côtoyaient de vieux copains qui se connaissaient de longue date et qui avaient beaucoup en commun et bien de choses, encore, à partager. Mais aussi, des ennemis séculaires qui se haïssaient et qui, en pareille circonstance, se méfiaient de la présence de certains "croisiéristes", vu que des contentieux les opposaient, et que jusqu’à date, ils n’avaient pas encore été vidés. Et comme disait la parole, seule la repentie des fautes commises pouvait garantir la réussite d’une telle entreprise. Cependant, les vielles querelles et les rancoeurs n’avaient pas disparu, bien au contraire, elles persistaient. Un malaise palpable s’était installé à bord, et peu de temps après le départ, les premières frictions se firent sentir.
Le premier à réagir fut le corbeau, qui rappelait avec luxes détails comment il avait été victime de la ruse du renard. Il confia avoir juré qu’on ne l’y prendrait plus. Persuadé que ce traître ne les conduirait pas à bon port, il manifesta clairement son opposition à être, par lui, mené. Du coup, il trouva l’appui de la cigogne qui fut à la même époque, elle aussi, victime d’une tromperie du même genre. Chemin faisant, les idées s’exprimaient et se clarifiaient selon l’expérience de chacun. Certains se positionnaient pour le remplacement pur et simple du commandant de bord. D’autres étaient contre, parce que disaient-ils, cela risquerait de compromettre le projet et conduire à la catastrophe. Des clans se formèrent, selon l’intérêt ou la perception de chacun. Tous les conflits semblaient vouloir se résoudre d’un coup. Ainsi l’agneau redoutait la cruauté du loup qui avait mangé, "sans autre forme de procès", son aïeul dans la forêt. La fourmi craignait les représailles de la cigale, pour ne l’avoir pas aidée dans un moment de grande difficulté. Toutes les victimes demandaient, alors, réparation pour les torts qu’elles avaient subis. L’atmosphère était à son comble, la pagaille régnait à bord et la panique gagnait les esprits. Les discussions s’animèrent à un point tel que l’écho des perturbations parvint à l’oreille du renard. Celui-ci, flairant le danger qui le guettait, engagea des pourparlers. Le Roi Lion fut désigné pour diriger une commission de négociation. Fort de son statut de seigneur des animaux, il accepta de mener les débats, espérant arriver à un compromis favorable à tous.
Se rendant compte de cette situation de grande confusion, certains opportunistes décidèrent de l’exploiter du mieux de leurs intérêts pour en tirer profit. L’ambitieuse grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf, disait qu’elle avait acquis suffisamment d’expérience pour mener à bien une telle mission. Le gorille, comptant sur sa force physique, se vantait de pouvoir soulever les montagnes. Le rhinocéros confirma qu’il avait, de toujours, durant des années, dirigé son troupeau d’une main ferme, et que de ce fait il avait acquis le sens du commandement. Le perroquet, bruyant parleur, mais non moins perturbant hâbleur, pensait que son discours prolifique pourrait être un atout majeur et un avantage certain, lors des débats. Le léopard avançait qu’il était le plus qualifié, car dans les bois il avait l’habitude de flairer le danger et de déjouer tous les pièges qui lui étaient tendus. Même le kok zenga pensait qu’il pouvait, rien qu’à la beauté de son plumage et de sa fringante allure, s’attribuer tous les suffrages.
Dans cette cacophonie, au cours de discussions qui n’en finissaient pas, tout le monde allait de sa superbe. Soudain, du tréfonds de l’infini jaillit une sereine voix, d’une troublante clarté et d’une incroyable puissance. La parole qu’elle charriait fit tressaillir toute l’équipée. Dieu dans sa magnificence venait de se manifester, pour rappeler à tous ces bruyants perturbateurs la règle d’or : «Seuls les sages et les pacifistes auront accès au paradis ». Sur ce, une violente tempête souffla brusquement l’embarcation et la fit tanguer dangereusement. Depuis lors on n’a jamais rien su de son sort. Qui sait dans quelle mer houleuse navigue t-elle encore ! Dira t-on, comme le fabuliste : « Adieu veau, vache, cochon, couvée » ?
Si pareil est l’égarement du genre humain face à ses déboires, on peut comprendre la réflexion de Victor Hugo lorsqu’il dit : «C’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas », et renchérir avec Raymond Aron, en admettant, tout en s’interrogeant:
«L’homme est un Etre raisonnable, mais les hommes le sont-ils ? ».
Pèlerin, juin 2010.
Robert Paret
paretrobert@yahoo.fr